TDM épisode 13 - Chers Parents...

Chers Parents,

Vous le savez comme nous, un coup de foudre est très souvent difficile à expliquer.

Il l'est d'ailleurs d'autant plus lorsque l'autre n'est pas fait de chair et d'os mais plutôt de briques, de verre, de gens, d'eau, de parcs, de rues et de biens d'autres composantes créant ce que l'on nomme une ville.

Il nous est tombé dessus sans qu'on ne s'y attende.

Pour tout vous dire on ne pensait même pas s'arrêter dans cet endroit. Il aurait dû n'être qu'un aéroport de transit sans autre état d'âme.

On l'avait tellement négligé que, malgré avoir finalement cédé aux relances de l'agence de voyage qui nous a fait rester 4 jours sur place, nous n'avions même pas pris la peine de vérifier s'il nous faudrait un visa et on a bien failli ne pas pouvoir monter dans l'avion.

Non, décidément, on ne pensait pas du tout que ce qui ne devait être qu'un aéroport de transit engedrerait autant d'enthousiasme.

A la descente de l'avion, les formalités douanières passées, nous n'avions qu'à suivre les indications que nous avait donné Robert pour rejoindre son appartement qu'il avait eu l'infinie gentillesse de nous laisser tandis qu'il s'en était retourné en Belgique natale pour quelques jours.

C'est ainsi que nous avons posé nos sacs à dos à Bondi Beach.

Après l'émerveillement généré par cette plage posée dans une anse aux airs de Biarritz, et entourée de maisons plus archi les unes que les autres, après avoir observé de jeunes surfeurs à peine entrés dans l'adolescence prendre leur cours de gym sur l'eau encore tiède de l'automne, après avoir croisé les playboys locaux au physique de dieux grecs traverser la plage à petites foulées et après avoir constaté qu'ici il est carrément cool de faire son jogging avec son bébé et ses copines, on s'est demandé si par hasard, cet endroit n'était pas un peu trop cool.

Sauf qu'on avait encore rien vu.

Rien vu de ces coffee houses où, le matin, on prend son porridge organique banane-myrtille plus quinoa bio plus le mélange spécial 2/3 yaourt - 1/3 lait, le tout à emporter avec un double espresso macchiato s'il vous plait, merci, gardez la monnaie.

Sauf qu'on avait pas encore fait notre tour de 23 km dans la ville, propre, impeccablement indiquée aux feux synchronisés, qu'on avait pas encore été au fish market prendre un fish and chips et une demi langouste pêchée le matin même.

Qu'on avait pas encore flâné sur les pelouses du jardin botanique, vécu notre premier opéra dans ce bâtiment incroyable sorti de nulle part où le wifi est gratuit et où le type qui vérifie ton billet te dit en te faisant un clin d'œil "dès que les lumières s'éteignent vous pouvez avancer, il semblerait qu'il y ait des places de libres devant ce soir".

Sauf qu'on avait pas encore fait nos courses dans une de ces supérettes où tout est organique, même le prix, qu'on avait pas encore découvert les petits quartiers adorables où tout le monde se retrouve dans un bar à la sortie du boulot, qu'on ne pensait pas qu'il était possible qu'il existait une ville sur terre où les nuages étaient plus photogeniques que les types qui déambulent en rue, au look presque plus pointu que celui de la Wintour, et qu'on avait pas encore non plus réalisé que nous n'aurions vu qu'une toute toute petite partie de cette métropole de 4 millions d'habitants.

Nous sommes tombés amoureux de Sydney.

Et on s'en ira certainement un jour ou l'autre pour y passer un peu plus de temps que 4 jours.

Il se peut même que ça se compte en mois, voir plus si affinités.

Mais dans tous les cas, ne vous inquiétez pas, on prévoira une chambre d'amis pour que vous puissiez y rester durant le mois de vacances que vous viendrez passer ici avec nous.

On vous embrasse très fort,

C+N

P.S. : à priori ce sera pour 2014, le temps de régler les vaccins du chat et de trouver une équipe de hockey ou un club de voile pour Nicolas.