Nous sommes rentrés et nous n'avons qu'une seule chose à vous dire: prenez le temps, laissez tout derrière vous, et PARTEZ ! Vous ne le regretterez jamais, c'est une expérience inoubliable et irremplacable !
20 Mai 2013
VENDREDI 19 AVRIL
Christchurch a été très fortement endommagée par les tremblements de terre de 2010 et de 2011 et il semble que les assureurs ne trouvent ni d'accord ni même un quelconque terrain d'entente car tout y est encore détruit et/ou en standby (do not cross, unstable buildings). Des quartiers entiers, pourtant plutôt haut de gamme sont à l'abandon, fenêtres brisées par les secousses ou par les pilleurs profitant des circonstances. On aperçoit ça et là, sur les balcons et les terrasses, des plantes dans leurs pots, jaunies par le temps. Les parcs ne sont plus que l'ombre d'eux même, réduits à de simples tronçons que l'on emprunte pour se rendre d'un endroit à un autre.
Tout cela donne à Christchurch des airs de ville fantôme, et on se sent parfois comme dans un décor de film (enfin, on se dit que ça doit y ressembler vu que nous ne sommes pas ce qu'on pourrait appeler des habitués des plateaux cinématographiques).
La route menant à la péninsule de Banks fut l'occasion de s'habituer à notre poulet roulant, à ses dimensions respectables, à sa boîte automatique et surtout à la conduite à gauche, source de bien des surprises, encore plus lorsque conjuguée avec les éléments précédent.
Le plus traumatisant est certainement la montée sur un rond point, on a beau le savoir, on a toujours un petit doute.
Dans l'euphorie du moment, on s'était dit qu'on arriverait certainement jusqu'à Akaroa, qu'on ferait la visite et qu'on y dormirait.
Sauf que ce n'est pas aussi simple que ça dans ce pays où les autoroutes n'ont qu'une bande, où le moindre tronçon passe par un col de troisième catégorie et à une période de l'année où la nuit tombe vers 18 heures.
Il faut savoir qu'en Nouvelle-Zélande il y a 3 possibilités de logements dans notre catégorie de voyageurs:
Il existe une 4ieme catégorie, celle du camping sauvage (comprenez camping illégal, si vous n'avez pas de toilette dans véhicule...et non, faire croire que vous êtes un robot ne fonctionne pas, on a essayé). Celui là se pratique de manière discrète, souvent dans des endroits proche de la mer, ou dans les parkings publics. Ceci étant il se pratique parfois aussi dans des parkings au pied des chemins de randonné et quelquefois même en pleine cambrousse, entre deux fougères voir coincé au bord d'une petite rivière.
Pour cette dernière catégorie, il ne faut évidemment pas s'attendre à passer une nuit sereine, on se réveille au moindre bruit, au moindre coup de vent faisant trembler le van et on pense à chaque fois que le ciel va nous tomber sur la tête, voir pire.
Pour cette première nuit nous pensions donc arriver à Akaroa. Ce ne fut bien sûr pas possible car elle se situait hors de portée avant la tombée de la nuit.
A peine 140km après le départ (dont 20 effectués sur une petite route de montagne abrupte) on arrivait dans une anse absolument magnifique, bordée de montagnes et répondant au doux nom de Pigeon Bay. C'était un cul de sac donc impossible d'aller plus loin (sauf jusqu'à Little Pigeon Bay, mais on s'est dit que ça devait être plus ou moins la même chose).
A la lueur des phares et entre les gouttes de pluie on a fini par dénicher le DOC du coin où l'on a enclenché le mode parking et tiré le frein à main.
Petit mijoté poivrons - oignons (déglacés au Gewurstraminer) - saucisses, le tout cuit sur notre petit rechaud, et ensuite, la première nuit en mode explorateurs.
SAMEDI 20 AVRIL
Notre horloge biologique n'étant pas encore réglée sur le rythme néo-zélandais, nous n'avons émergé que vers 8h , bu notre café et afonné un combo muesli (organique), fruits (organiques), yaourt (oui oui, organique aussi) et on mettait le cap vers le centre du pays, sous des trombes d'eau.
Ce soir là nous avons dû beaucoup chercher avant d'enfin trouver un endroit gratuit: une réserve en bordure de rivière, plutôt quelconque mais nous étions arrivés tard, il faisait froid et on était fatigués.
Ce fut aussi une nuits incroyablement froide: 3℃ à l'extérieur contre 5℃ à l'intérieur du Van. Nos cheveux étaient humides et glacés au réveil et elle ne restera pas comme un de nos meilleurs souvenirs.
DIMANCHE 21 AVRIL
Après s'être péniblement réchauffé, notre poulet roulant prit la direction de Queenstown où on arriva en fin de matinée.
La ville s'étant auto-proclamée "capitale mondiale des sports extrêmes", on y trouve une concentration surréaliste de boutiques proposant rafting, jet-boat, saut à l'élastique, parachute, parapente, MTB, et d'autres activités dont on ne comprend même pas à quoi elles servent.
Le stationnement étant hyper limité, on a juste eu le temps de se faire des nouilles (oui, on avoue, des Aiki mais on a rajouté 3 champignons pour notre conscience), et on ressortait de la ville.
Le hasard nous a fait tomber sur un jardinier qui nous a indiqué un chemin menant à une petite plage en bordure du lac.
Ce fut le bonheur le plus complet, surtout lorsque le soleil nous a réchauffé durant la dernière demi heure de la journée, avant de disparaître derrière les montagnes.
LUNDI 22 AVRIL
La route que nous avons parcouru pour nous rendre jusqu'à Te Anau était magnifique, le soleil ayant grandement aidé.
Arrivé à ce dernier bastion de civilisation avant Fjordland, on en a profité pour faire notre lessive dans une wasserette aussi austère que les toilettes d'un monastère.
Ce fut ensuite le moment de découvrir un des endroits les plus préservé du pays: Fjordland.
La route sillonne au creux des montagnes, évitant une consommation trop importante de notre essence payée 2,15NZ$ dans cette région reculée.
Nous avons sommes arrivés dans notre DOC en fin de journée et avons tenté de faire un feu sous la pluie afin de cuire notre souper.
L'opération fut un échec total tant l'air restait humide et on a du se rabattre sur notre petit rechaud, autrement plus efficace. Premier repas de beans d'une longue série.
MARDI 23 AVRIL
Pour cette journée que nous avions programmé depuis longtemps, le réveil fut matinal et brumeux. Une fois notre café - muesli - fruits - yaourt (+ vaisselle) bouclés nous étions sur la route menant à Milford Sounds, située à une bonne centaine de km de notre spot nocturne.
Au fur et à mesure de l'avancée le ciel se dégageait ce qui nous a permis d'arriver sous un ciel presque totalement bleu dans cet endroit merveilleux...mais infesté de sandflies. Le prix d'un tour en bateau dans ce environnement protégé revenant à 3 jours de budget, on s'est rabattu sur la balade avec notre thermos de café et une tablette de chocolat, ce qui nous a rendu heureux pour la journée.
Sur la route du retour nous nous sommes arrêtés au pied d'un spot de randonnée. Après discussion et lecture des cartes nous avons opté pour celle de 3-4h: Key Summit Track
Ce fut incontestablement une des plus belle rando que nous avons pu faire dans ce pays.